Compostelle
Par Itinérances le samedi, 16 février 2008, - Dire - Lien permanent
Qu'est-ce qui te pousse ?
Quelle est la secousse
Qui a décidé pour toi de ce chemin ?
La source vive, celle qui te motive,
A-t-elle jailli d'un seul coup sous ta main ?
Pour que ta quête un jour te projette
Tout seul, sac au dos en humble pèlerin
Pour que ton rêve aujourd'hui soulève
Autant de poussière en mon pauvre jardin
La route est longue jusqu'à Compostelle
Pour qu'on s'y attelle faut avoir du cœur
Le temps n'est plus de faire mes bagages
Le pèlerinage mMe fait toujours peur
Bien que je sache que rien ne m'attache
Et que je pourrais suivre aussi la même voie
C'est dans ma tête que, toujours secrète,
Se trace une route où je m'en vais parfois
La marche lente qsétire et serpente
Je tangue et chemine le long des coteaux
Mais mon voyage n'est fait que de mirages
Ô toi, pèlerin, prête-moi ton manteau !
S'il est d'usage comme au Moyen Âge
D'envoyer quelqu'un à sa place marcher,
Dans tes prières sois mon mandataire
De mon catéchisme, j'ai tout oublié
Les paysages seront les bagages
Que tu garderas au fond de tes yeux clairs
Sous quelques toiles à la belle étoile
Tu feras ton lit dans la douceur de l'air
Sur cette route tu feras sans doute
De belles rencontres. On te tendra la main
Et dans les gîtes Où parfois on s'abrite
Tu ne seras qu'un parmi d'autres humains
D'un pas tranquille, villages et villes
Défileront comme grains de chapelet
Si tu trébuches ne crains pas les bûches
Cette marche est bien celle que tu voulais
Quand la dernière des pluies printanières
Aura baptisé ton voyage fervent
Et quand plus vite tes pieds qui méditent
T'auront emmené encor plus loin devant
Va faire escale auprès des cathédrales
N'oublie pas surtout de bien les saluer
Pour moi qui reste sans faire un seul geste
Et qui ne suis qu'une nomade arrêtée
Anne Sylvestre, "les Chemins du Vent"